Festival International de Hammamet

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Mohamed Mohsen au FIH55
Mohamed Mohsen au FIH55

Le chanteur égyptien Mohamed Mohsen, qui s’est produit hier soir au théâtre de plein air au Centre Culturel International de Hammamet dans le cadre de la programmation de la 55ème édition du Festival international de Hammamet,  s’est révélé un faiseur de bonheur, tant le rythme endiablé et sophistiqué de ses compositions vous donne le sentiment d'être emporté dans un Broadway d'Orient, d'une
sérénade qui navigue entre l’Egypte de la belle époque, l'Andalousie et la Tunisie. 

Tarab ou engagée, la scène de Hammamet s’est affranchit hier des classifications pour offrir au public un concert inédit d’un nouveau style émergent, qui a apporté une note de fraicheur dans un univers musical marqué par le sceau du conformisme des genres. 

Chanteur et compositeur égyptien, né en 1986, connu par ses interprétations des chefs-d'œuvre de Sayed Darwish et de Mohamed Abdel Wahab, Mohamed Mohsen, dont la musique semble avancer par des mouvements de marée, de ressac le tout lié à une apprêtée du chant, a entamé le concert avec la chanson « Ahou da elli sar » reprise en chœur avec un public envouté au point que l’artiste s’est résigné aux sollicitations des spectateurs, en promettant une soirée pleine de débordements de son set-list, de surenchère sonore et de poésie.

Conquis par la prestation magistrale de cet artiste, le public a retrouvé dans ce concert une forme d’ivresse mélodique. Le style de Mohamed Mohsen fut un mélange de musique engagée et de Tarab  et de la musique traditionnelle tunisienne.  Le set-list qu’il a présenté hier au public d’Hammamet, composé de plusieurs chansons dont ceux de Hedi Jouini, « Hobbi ytbaddel ytjadded », « Youm kaletli zine ezzine » et « Ya zin essahra » ont été accueillis avec standing ovation, nouant définitivement sa complicité avec l’auditoire.

Influencé par la musique arabe dès son plus jeune âge, le chanteur s’est fait connaître grâce à ses reprises des chansons d’artistes de renom tels que Mohamed Abdel Wahab, Mohamed Fawzi, Sayed Darwish et Sayed Mekawi. Ses reprises des chefs-d’œuvre de ces géants du répertoire Tarab, a confirmé, hier à Hammamet, que cette musique occupe une place de choix chez le public tunisien. Au rythme des mélodies harmonieuses de la belle époque, Mohamed Mohsen a répondu présent en mettant sa voix au service du riche répertoire de la chanson arabe.

En interprétant « Modhnek » ou « Khayef Akoul elli fi kalbi » de Mohamed Abdelawahab ou encore « Ma ftounich ena wahdi » de Sayyed Makkaoui et « Al hashashine » de Cheikh Imam, Mohamed Mohsen a tissé un lien fort avec une assistance subjuguée par sa voix de ténor, avant de l’envoûter davantage à travers une chanson de l’Astre de l’Orient Oum Kalthoum « Isaal rouhek ».

Pour parfaire sa communion avec le public, Mohamed Mohsen a profité de l’occasion pour présenter quelques chansons  de son album “Habayeb Zaman” qui rassemble une sélection de titres romantiques différents de ses compositions précédentes en l’occurrence « Fi Kalbi Maken » et « Hodhnek Hayet ». 

Ces chansons ont trouvé l'accord parfait entre des mélodies orientales et les modes tunisiens qui ont  emballé les nappes de percussion. La voix merveilleuse de cet artiste égyptien a marqué la scène de Hammamet et ne risque pas de sortir de sitôt de la tête des festivaliers qui ont assisté hier à son concert. Le nom, comme la voix, de Mohamed Mohsen ne quittent pas aisément la tête et on se quitte sur les airs d’« El Holwa di », qu’il a repris plusieurs fois à la demande d’un public aux anges.

Dans une conférence de presse tenue à la fin du concert, l’artiste a exprimé sa joie de se produire dans un festival de l’envergure de celui de Hammamet, et d’ajouter qu’il était fier de ses choix et qu’il ne cherchait pas à imiter d’autres artistes, soulignant que ce qui importe le plus était de produire de la matière musicale qui répond aux critères de créativité et de qualité notamment en ce qui concerne le choix minutieux des paroles. Le chanteur a dit vouloir essayer de nouvelles pistes, tout en cherchant à conserver son propre style. 

En ce qui concerne son expérience théâtrale, il a expliqué que lorsqu'il était étudiant à l'université, il participait à des comédies musicales de Sayed Darwish et des Rahabna, avant de rejoindre le Théâtre national où il avait beaucoup appris du grand comédien Yahia Al Fakhrani. Il a par ailleurs confirmé qu'il aura des projets artistiques en Tunisie dans un avenir proche.