Festival International de Hammamet

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Effervescence sonore
Effervescence sonore

Des trios, une ribambelle de talents et des artistes venus de tout bord, c’est le point fort de cette 54ème édition du festival d’Hammamet qui continue à drainer un public fort curieux et ravi à l’idée de découvrir chaque soir des révélations issues de la scène internationale et des têtes montantes tunisiennes. Les passionnés de la musique ont été amplement servis dans la soirée du 27 juillet 2018. Un duo masculins d’enfer,  un groupe « Aytma » et une voix unique, celle de Nour Harakati, réunis sur la même scène. Oui, oui, c’est possible… 

 

Jihed Khemiri et Dali Chebil tiennent le flambeau de la musique contemporaine tunisienne depuis peu. Le duo était ravi de répondre à l’appel du festival d’Hammamet cette année pour présenter leur création « Mina Nawa - Variations», au répertoire teinté de malouf tunisien revisité avec un zeste de sonorités électriques. Des notes venues d’un autre patrimoine musical, des réinterprétations de morceaux célèbres et de nouvelles compositions inédites ont bercé le public. Leur atout fort ? Ajouter des aires d’électro-rock à du chant soufi tunisien à l’aide d’un piano et d’une voix masculine puissante. 

Ils rendent hommage à travers leur musique au répertoire tunisien et à sa richesse. Un retour hors pair au fondement du patrimoine national. Il se pourrait qu’indirectement notre jeune duo se soit fixé comme objectif de préserver ce trésor sonore, en présentant un travail recherché et singulier, propre à eux.

Ils ont ainsi fait vibrer la foule d’un titre à un autre en commençant par du malouf tunisien chantés par Jihed Khemiri. Le duo a rendu hommage au trésor musical national à travers la composition de « Cheikh Ahmed Ouafi » intitulée « Yala Kaoumi », du malouf modernisé. Un 2ème   aire a électrisé la foule, émis par le piano de Khemiri. Un Guest rappeur a ajouté du rythme à leur performance et une reprise d’Om Kalthoum a même été présentée pour le plus grand bonheur de leur public, complètement adouci pendant 1h.   

Jeune prodige qui ne cesse de marquer la scène musicale tunisienne actuelle, Nour Harakati a pris le flambeau en s’associant lors de la 2ème partie de soirée à « Aytma », un collectif de musiciens, autour d’un projet intitulé « Halwess ». « Aytma » s’associe à de jeunes artistes étrangers et tunisiens autour de divers projets. « Halwess » est le fruit d’une collaboration parmi d’autres.

 Ce projet n’est pas seulement porteur de sonorités inédites, il dénonce également la déshumanisation actuelle régnante et divers thèmes sensibles ancrés principalement sur les liens humains et sociaux de plus en plus distendus. Ce soir, Harakati s’associe à une pléiade de jeunes artistes qui ne cessent de monter comme Youssef Soltana à la batterie, le guitariste Hedi Fahem, Selim Arjoun au clavier, ou encore à Marwen Soltana à la basse. La voix de Harakati a envouté les spectateurs, ponctuée par des pauses détente, présentations, anecdotes, info sur le projet « Halwess » etc des morceaux comme « Nafass », « Ayeem » et « Daari Bennes » n’ont pas laissé de marbre. Le voyage a duré jusqu’à presque 1h… Long mais intense.

L’un des spectacles les plus attendus de la saison est programmé le lendemain 28 juillet 2018 avec l’iconique « Faia Younen ». Sa soirée est « Sold Out » depuis plus de deux jours et les spectateurs se bousculeront au portillon pour écouter cette voix féminine syrienne prisée depuis quelques années et devenue rapidement incontournable. Un samedi soir mémorable en perspective.