Festival International de Hammamet

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Amina Fakhet au FIH55
Amina Fakhet au FIH55

 

On a tous quelque chose en nous... d’Amina.   Qui n'a jamais fredonné l'une de ses célèbres mélodies ? Qui ne s'est jamais surpris à frissonner devant sa voix de cristal ? Cette papesse de la chanson tunisienne a marqué toute une génération (et davantage) avec son aura et s’est  rapidement hissée au rang de diva.

Et c’est pour la clôture de sa 55 ème édition, avec un concert d’Amina Fakhet, que le Festival International de Hammamet a retrouvé hier ses moments de grande gloire avec un gradin débordant, une ambiance de fusion entre public et artiste et un bonheur intense que seuls les grandes stars sont capables d’offrir. 

 

À 51 ans, Amina Fakhet ne change pas, mais elle est devenue au fil des années une star au parcours étourdissant. Artiste remarquable, star planétaire, showwoman géniale, la chanteuse tunisienne a marqué le monde de la musique de sa voix d'or et de son talent inné. Avec ses capacités vocales exceptionnelles, son charisme indéniable et ses chansons mythiques, Amina Fakhet est entrée dans la légende. Sur la scène de Hammamet, Amina s’est  déchaînée, hier, et plus rien ne la retenait même pas son programme dont elle a débordé au grès des sollicitations du public, donnant du fil à retordre pour la maestro Mohamed Lassoued. C'est justement ce brin de folie que le public adore chez elle. Mais hier sans se départir de son caractère intempestif, elle était dans une version très épurée. 

En présence du ministre du Tourisme et de l’artisanat, René Trabelsi et du chanteur Enrico Macias, cette quinqua de choc et de charme, avec sa puissance vocale, son aura et son look étincelants, a fait le bonheur de ses fans en interprétant dès l’entame du concert un hymne à la patrie avec « Mawedna Ardhak Ya baladna » du chanteur disparu Melhem Baraket.  Elle enchaîne avec « Soltane hobbek », une chanson qui ne cesse d'émerveiller et de faire rêver toute une génération. Ses chansons et leur légendaire charisme laisse un souvenir impérissable dans les mémoires à l’instar de « Kol elli bichoufek » ou «Mestaghrabine». 

 

Et pour cause, Amina Fakhet qui se produit pour la première fois à Hammamet, après un éclipse de plusieurs années n’a pas manqué d’étonner par sa programmation qui a su répondre au désir d’un public qui refuse qu’on décide pour lui. Ensuite elle a fait appel à Molka, sa fille, qui interprétera «Essabbeba wallaw bandiya »,  avec laquelle elle partagera le micro. Molka, enfant de la balle, chantera à merveille Brel dans « Ne me quittes pas », avant de céder le micro à sa maman. 

Amina, avec sa voix exceptionnelle, sa présence sur scène, son aura, son regard à la fois perçant et tendre, son immense sensibilité et sa force spectaculaire et insaisissable, a chanté ses meilleurs tubes qui ont fait sa notoriété. Elle a chanté aussi de nouvelles chansons qui vont à coup sûr faire leur bonhomme de chemin de gloire. 

 

Prouvant à qui voudra que son absence, n’ait en rien amoindri son aura et l’amour que lui porte son grand public, Amina enflammera les gradins par la chanson « Al allah » de Belgacem Bouguenna et «El Machina », issue du patrimoine de Gafsa. 

Au milieu d’une scène spécialement aménagé pour que la diva soit au plus près de ses fans, Amina a excellé en interprétant une autre chanson du patrimoine Djerbien, cette fois-ci, à savoir « Al Jebin Assaba », domptant un public gonflé à bloc, dansant, chantant , hurlant, déhanchant en lui adressant au moment qu’il faut et avec une gestuelle qui lui est propre, des mots simples mais combien même profond, en signe d’admiration, de fascination et d’amour. 

Elle continue sur la même lancée avec « ki jitina » ou « Khali Baddalni » de Saliha, invitant le public auquel elle a ouvert grand son giron pour s’y blottir comme dans un refuge chaud et sûr. 

Pour calmer les ardeurs d’un public en ébullition, sa fille Molka reviendra sur scène pour chanter « Je l’aime à mourir » de Francis Cabrel . Cette chanson fut l’amorce d’une fin de concert sur des notes plus romantiques d’après le répertoire d’Oum kalthoum. Le clap de fin fut couronné par la chanson « Sawwah » de Abdelhalim Hafedh avec laquelle la cantatrice a fait chavirer un public frappé par la fraîcheur d’un répertoire où tout paraît se dérouler dans une liberté renouvelée. 

Hier, Amina Fakhet, a triomphé sur la scène de Hammamet comme elle l’a toujours fait auparavant,  ovationnée par un public debout. 

 

 

Ce fut une soirée de clôture marquée par un record d’affluence qui restera inscrit dans les annales de ce prestigieux festival. Qu’elles soient lentes et lyriques, ou au contraire tendues de tempo rapide, le public s’est délecté des chansons tunisiennes et arabes dans leur essence la plus intime, dans leurs ressorts secrets et connivents. Grâce à Amina Fakhet, la clôture fut mémorable, digne d’un grand festival international. 

Il n’empêche, le théâtre de plein-air de Hammamet, continuera à recevoir les festivaliers ce soir avec Souad Massi, qui jouera à guichets fermés et la pièce « Juif » de Hammadi Louheibi, deux soirées décalées à cause du deuil national décrété suite au décès du président Beji Caïd Essebssi.